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Un beau moment de théâtre et d’émotion avec Anna Christie

Un beau moment de théâtre et d’émotion avec Anna Christie

« A la mort de sa femme, Chris Christopherson a abandonné sa fille Anna dans une ferme avant de repartir en mer. Vingt ans plus tard, au début de la pièce, il l'attend dans un bar crasseux de New York sans l'avoir jamais revue. Il va l'emmener avec lui en mer "pour qu'elle se repose". Elle a surgi de nulle part, tout comme le marin Burke repêché en mer. Burke est fasciné dès le premier regard et désire l'épouser. Anna, entravée par son passé de prostituée, va revendiquer face à ces deux hommes son autonomie et sa liberté. »

Après en avoir entendu parler il y a quelques semaines à l’occasion de l’émission On n’est pas couché, présentée par Laurent Ruquier, j’ai vite eu envie de découvrir cette nouvelle pièce du Théâtre de l’Atelier, « Anna Christie », œuvre d’Eugène O’Neill écrite en 1920 et qui constitue le second volet d’une trilogie débutée avec « Brin de paille » et s’achevant avec « Long voyage vers la nuit ».
 
Tout commence dans un bar crasseux new-yorkais. On assiste dans un premier temps aux retrouvailles entre un père et sa fille après vingt ans à s’être perdus de vue. Il s’agit alors de retrouvailles quelque peu troublantes entre les deux personnages, visiblement ayant tous deux des comptes à régler. Anna rend visite à son père dans le but de se reposer. Chris, son père, y voit ici l’occasion de renouer avec sa fille après toutes ces années d’abandon et de rancœurs. Il l’emmène ainsi vivre sur son bateau. C’était sans compter l’apparition soudaine de Mat Burke, marin repêché en mer, qui tombera immédiatement sous le charme d’Anna et souhaite l’épouser…
 
« Anna Christie », c’est une histoire émouvante sublimée par l’intensité du jeu des comédiens. Une histoire à laquelle on s’accroche sans difficulté jusqu’à la dernière seconde. Une pièce où la mer est ici au centre de tous les troubles et lie chacun des personnages entre eux, dans une atmosphère remplie de brouillard et de doutes : on y rencontre effectivement des personnages à la dérive qui vont finalement se trouver à un moment clef de leurs vies respectives, ce moment où chacun regrette ses agissements passés et souhaite aller de l’avant. Anna, quant à elle, est au centre de tout : entre son père, qui veut renouer avec elle, et Mat, qui veut l’épouser et lui offrir une vie décente, elle souhaite pouvoir faire ses propres choix et se reconstruire après la vie qu’elle a vécue jusque-là, et cela sans qu’on lui dicte sa conduite.
 
J’ai été particulièrement touchée et bouleversée par cette pièce, jusqu’à verser quelques larmes à la fin, et cela grâce au talent de chacun des quatre comédiens sur scène qui ont su brillamment secouer émotionnellement le spectateur par la juste interprétation de chacun des personnages, qui se dessinent parfaitement devant nous, à la fois forts et fragiles, et auxquels on s’attache rapidement. Un grand bravo à toute l’équipe pour ce merveilleux moment de théâtre dans ce très beau lieu qu’est le Théâtre de l’Atelier. Un spectacle que je recommande vivement.
Une pièce d’Eugène O’Neill
Adaptation : Jean-Claude Carrière
Mise en scène : Jean-Louis Martinelli
Scénographie : Gilles Taschet
Lumières : Jean-Marc Skatchko
Costumes : Camille Janbon
Son : La Manufacture Sonore
Collaboration artistique : Amélie Wendling
 
Avec Mélanie Thierry, Stanley Weber, Féodor Atkine, Charlotte Maury-Sentier

Passage de Mélanie Thierry et de Stanley Weber dans "On n'est pas couché" le 10 janvier 2015

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Lauriane Cronier

Lauriane, théâtreuse passionnée, met en lumière le monde du spectacle, pour ajouter plus de théâtre à la vie et plus de vie au théâtre.
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